Nous nous sommes réveillés hier au chant du coq, avant même l'appel à la prière, pour nous rendre nuitamment au Borobudur, munis de lampes.
Ceux qui nous avaient précédés ressemblaient à des lucioles scintillant dans les marches menant au sommet du monument qu'on n'entrapercevait à peine dans l'obscurité. Les marches sont très hautes, et c'est une rude ascension au réveil, mais le jeu en valait la chandelle. Si le lever de soleil n'était pas spectaculaire en lui-même en raison de la brume, voir le monument apparaître lentement dans la lumière bleutée, les stupas ajourés et les bouddhas se détachaient du paysage magnifique ( forêt tropicale et montagnes entourées de brume) sera une expérience inoubliable.
Nous sommes ensuite redescendu pour faire la pradaksina et explorer toutes les galeries, du moins celles qui restaient accessibles en dépit des rénovations. 4 km ornés des Jatakas (vies antérieures du Bouddha), des Avadanas (récits édifiants) et du Karmavibhanga, dans des scènes pleines de vie.
Après avoir arpenté le parc et ses musées, puis pris un déjeuner dans un genre de fast food indonésien (poulet frit et nasi goreng) nous avons pris un tempo (charrette à cheval)et sommes allés voir le temple bouddhique du Candi Sewu. Ce temple ressemble dans sa structure aux temples hindous mais à la place des templions, sa superstructure est ornée de stupas et dans la cella se trouve un sublime bouddha monumental assis à l'européenne entouré de deux bodhisattvas. Nous sommes revenus à pied en faisant un escale au Candi Pawon, malheureusement en restauration, et avons testé, dans le café juste en face, ce qui serait le meilleur café du monde : le luwak. Celui ci est fabriqué à partir de graines de café récupérées dans les excréments de civettes, qui en ont sélectionné les meilleures graines, de ce fait c'est un café sans amertume. Le café est effectivement bon, mais, outre le fait que le procédé est un peu dégueu, après avoir checker en ligne à quelles conditions atroces étaient réduites les pauvres civettes exploitées pour fabriquer le luwak, on a décidé de ne pas acheter ce café et d'aller boire des bières, c'est plus vegan :-P.
Ce matin, retour sur Yogyakarta. Nous avons flané ensuite dans le quartier de Malioboro, un peu de shopping, visite de l'espace d'exposition de batiks de l'école d'art de Yogyakarta. Nous avons été constamment étonnés de l'extrême gentillesse des gens. Un certain nombre d'entre eux nous ont spontanément parlé en français, sans avoir rien à nous vendre, beaucoup d'entre eux étaient allés à Lyon. Je ne sais pas quel est le lien unissant Yogyakarta à Lyon mais c'est à creuser. L'un de nos interlocuteurs nous a fait part de son expression française préférée : « Il ne faut pas pousser Mémé dans les orties ».

Des photos de Petit viendront bientôt illustrer ce poste.

Demain, l'objectif est l'ensemble de temples hindous de Prambanan, au 17km au nord. Des merveilles en perspective.