Ce week-end, José Bové et ses amis "les faucheurs volontaires d'OGM" ont détruits un champ de maïs transgénique. Un des arguments avancés est l'aspect totalitaire des OGM. En effet, la séparation des cultures saines et des OGM n'est pas assurée. Que cela soit par pollinisation naturelle entre plans pour les cultures en plein air, ou via les transports et le traitement des récoltes, la cohabitation de ces deux types de semences a pour conséquence la contamination des plantations non modifiées génétiquement. L'étanchéité n'étant pas assurée, les OGM peuvent potentiellement être présent dans nos aliments et dans les autres cultures par contamination alors que cette technique encore jeune est sujet à de multiples critiques d'un point de vue écologique, sanitaire et économique. Ces actions sont considérées comme illégales par la justice. Le débat de fond a été détourné au profit du respect de la propriéte privé. Quoiqu'il en soit les faucheurs s'engagent personnellement dans un combat illégal.

Quelques jours plus tot, Raffarin a utilisé l'article 49-3 qui permet l'adoptation d'une loi sans débat à l'assemblée pour la loi sur la décentralisation. Le passage en force d'une loi importante et fondatrice, puisque qualifiée par Raffarin lui même comme "mère des réformes" est inquiétant. Ceci dit, le 1er ministre justifie ce passage en force par le nombre d'amendements déposés. 4700 au total dont 4300 déposé par le PS. N'ayant trouvé comme parade à ce projet que l'arme de la paralysie, le PS s'en est donné à coeur joie.
Mais la mesquinerie du jeu des amendements n'a eu comme conséquence que la passage en force de la loi, dans tout les cas le débat démocratique s'en trouve escamoté. Mais contrairement aux faucheurs d'OGM, nos députés ont agis dans le cadre de la loi.

Entre l'action des faucheurs et les bassesses politiciennes des députés, entre l'engagement personnel pour une cause des uns et le mépris du débat démocratique des autres, entre une action illégale et une utilisation mesquine des rouages de la démocratie, chaque citoyen est en droit de se demander laquelles de ces deux attitudes est la plus citoyenne.