Le succès de la photographie numérique auprès du grand public est particulièrement réjouissant. Cette technologie démocratise largement la photo et les conséquences de cette révolution sont multiples. Une nouvelle approche de l'outil photographique, la possibilité de garder une trace d’événements d’habitude isolé du travail des photographes (cf. les photos d’Abou Ghraïb), une diffusion des résultats plus souple et plus rapide, etc.

La photographie numérique a relégué au second plan « la technologie argentique ». Répondant plus au attente du public, la vente des appareils photo numérique dépasse de très loin celle des reflex argentiques le tout savamment orchestré par les constructeur. En effet, la durée de vie d’un appareil numérique, quelques années (évolution technologique oblige), est nettement plus courte que pour les reflex argentiques qui peuvent avoir une durée de vie de plusieurs dizaines d’années.

Le problème du numérique est qu’au lieu d’ajouter une technologie supplémentaire à la photo, le numérique est en passe de remplacer l’argentique. Les reflex manuels ne font plus partie des catalogues des constructeurs[1], Agfa arrête son activité argentique, Kodak n’investie plus dans le secteur et enfin Ilford (spécialiste noir et blanc) arrête les pellicules et le papier photo.

Voilà une page de l’histoire de la photo se tourne. Le numérique, aussi passionnant soit-il, n’a aucune légitimité a supplanter l’argentique. Mais les industriels et leur optimisation des coûts en décident autrement….

En attendant je partirais en Inde avec mon vieux reflex manuel. Avec lui je n’aurais pas de problème d’alimentation, pas de carte mémoire à vider, une technologie éprouvée et sure, une qualité difficilement égalable avec le numérique, une grande souplesse créative, une prise en main et une maîtrise de la prise de vue exceptionnelle. En espérant qu’à mon retour je puisse encore développer mes pellicules…

Notes

[1] Excepté chez Leica