Avant ce voyage, je me suis rendu quasiment qu'en Europe et meme si je ne connaissais pas les langues locales, je ne me suis jamais senti etranger. Ici en Inde, pour la premiere, j'ai l'impression d'etre etranger. Les indiens se retournent sur notre passage, nous regardent ou caremment nous fixent. Cette comprehensible curiosite est parfois pesante: il nous est impossible de se fondre dans la masse, nous ne faisons jamais parti du paysage, nous sommes toujours en plus.

Etre etranger a Delhi est particulier. Seul mon pouvoir d'achat est digne d'interet: arnaques, prix prohibitif et convoitise sont le quotidien d'un touriste etranger dans cette ville.
Et parfois la difference desinteressee est tout aussi vulgaire. Ainsi lorsque nous avons pris le bus public a delhi, les passagers, exclusivement des hommes, nous ont tous regarde. Un indien s'est meme deplace pour nous fixer pendant tout le trajet sans jamais detourner le regard... Et ce type de comportement est courant.
Mais a Delhi, il existe 2 sortes d'echapatoirs. Le 1er est financier; nous pouvons nous refugier dans des lieux ou la majorite des indiens est refoule. Le Zen cafe a Delhi est un exemple parfait: les prix sont assez prohibitifs pour effectuer une selection du public qui est majoritairement occidental. Mais j'ai ete extrement choque que le vigile de ce cafe repousse un indien en m'ouvrant la porte. Si en France, je me faisais refoule d'un lieu au profit d'etranger, quel qu'en soit la raison, je me sentirais profondement offense. Desagreable impression d'etre riche...
Le 2eme type d'echapatoir est officiel. Par exemple dans la gare de Delhi, un comptoir est reserve aux etrangers. Eloigne des bordeliques guichets indiens, cet havre de paix est tres pratique et evite cohue et arnaque. Mais pourquoi les indiens n'auraient pas le droit dans leur pays a une structure plus propre, plus confort et plus calme?

Parfois le prix de certains sites touristiques sont majores pour les etrangers avec un rapport pouvant aller de 1 a 20. Si je peux comprendre la discriminisation finaciere, les critere de selection n'est que raciale: t'es blanc, t'es riche.

En Orissa, l'expression de notre difference est un peu plus saine quoique pesante. Les touristes etant rares, les orya sont assez curieux. Dans la rue, nous sommes gratifies d' "Halo" (bonjour en orya) a tout bout de champ et lorsque nous avons avons l'occasion de parler avec des indiens les questions pleuvent.

Pour la 1ere fois, je suis etranger sur ma planete mais je suis ravi de vivre cette desagreable experience. Car dans mon pays, il existe des citoyens francais n'ayant vecu qu'en France, ne parlant que le francais et parfois connaissant mon pays mieux que moi, qui sont toujours consideres comme des etrangers. Aujourd'hui, je ressens peut-etre un peu le meme sentiment d'etre un etranger. Sauf que moi je ne suis pas dans mon pays...