José Bové a été le seul a être condamné à de la prison ferme[1] pour la destruction maïs génétiquement modifié. Les députés Noel Mamère et Gérard Onesta ont été condamné à des peines avec sursis. De plus, une petite dizaine d’autres faucheurs ont été condamnés à payer des dommages et intérêts.

José Bové et les autres condamnés n’ont arraché qu’un seul pied de maïs génétiquement modifiés comme près de 200 autres faucheurs volontaires qui demandaient également à comparaître. La justice a choisi qui poursuivre avec une motivation purement politique : s’attaquer aux leaders.

Une justice sélective qui occulte les débats de fond afin de s’attaquer uniquement aux têtes d’affiches afin de protéger des intérêts industriels ; voilà un bien beau procès politique.

Pendant ce temps, la Suisse vient de finaliser son référendum sur les OGM alimentaires : 55,66% des électeurs ont demandés un moratoire pour 5 ans. En France, nous condamnons Bové et sa clique en faisant mine d’oublier qu’ils ne sont pas les seuls à être opposé aux OGM.

La France devrait se poser une question : Comment peut-on autoriser des expérimentation d’OGM alors qu’aucun assureur ne souhaite s’engager à couvrir les risques de cette activité (risques qui d’ailleurs seraient officiellement inexistants).

Plus généralement, toutes activités industrielles (OGM, nucléaire, pétrochimie,..) pour lesquelles ni les entreprises ni les assureurs acceptent d’assumer financièrement les risques sanitaires, écologiques et sociaux devraient être purement et simplement interdites. Il n’est pas acceptable d’imposer à la société (sphère publique) le coût des risques industriels pour des activités souvent très rentable de multinationales (sphère privée).

Les faucheurs volontaires ne sont que les grains de sable qui tentent de gripper le fonctionnement d’une société inféodée aux intérêts privés. Si cela mérite de la prison, alors Henry David Thoreau avait raison en affirmant dans "La désobéissance civile" que la place de l'homme juste est aussi en prison.

Notes

[1] C'est bien évidement les antécédents juridiques de José Bové qui le rende passible de peine de prison sans sursis.