Il fut un temps, pas si éloigné, où l'on parlait de courage politique quand les dirigeants osaient s'opposer aux puissants, aux dominants pour défendre l'intérêt des plus faibles.

Aujourd'hui, le courage politique c'est quand Tony Blair fait sa guéguerre avec son copain Bush contre l'avis du peuple. Le courage politique c’est lorsque nos gouvernements successifs prennent les mesures anti-sociales et impopulaires que le fameux bon sens économique imposerait...[1]

Le courage politique consisterait donc à satisfaire des intérêts minoritaires contre l'épanouissement du plus grand nombre. Ca parait fou d'en arriver là; mais ce qui est réellement fou c'est que les hommes politiques font l'apologie de cette dérive.

La dernière en date c'est notre ministre de l'Education nationale Gilles de Robien qui à propos du CNE a osé affirmer que "gouverner, c'est accepter de prendre des mesures impopulaires".

Non monsieur de Robien je crois savoir que la politique dans une démocratie c'est exactement le contraire. Mais si vous êtes convaincu qu'il est légitime de lutter contre le peuple, l'inverse pourrait être vrai, cf la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1973:

  • Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré et le plus indispensable des devoirs.

Mais des politiciens de votre genre ont retiré depuis cet article qui doit vous paraître bien subversif... Dommage car avec un article comme celui-ci, vous auriez au mieux déjà perdu votre place.

Notes

[1] Je comprend maintenant pourquoi des journalistes ont accusé de populisme Hugo Chavez lors de la mise en place de son programme massif d’éducation.