Ajout du 6 août 2011:
À propos de la diffusion de l'hymne national indien au cinéma avant la projection d'un film, je viens d'apprendre que l'hymne national anglais était diffusé avant les films jusque dans les années 70 en Angleterre. Du coup, je me pose la question si cette coutume débile ne serait pas un héritage britannique.


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En janvier, quasi in entremis, avant de quitter l'Inde, nous avons profiter d'être à Bombay pour aller au cinéma avant de rentrer en France. Déjà 2 voyages en Inde sans aller au cinéma, c'est un peu la honte...

Bref on est à Bombay, ville du cinéma indien (donc du bollywood) par excellence, donc on va au cinéma.

D'abord on choisit le film. C'est pas trop dur après presque 1 mois et demi sur place, on connait forcement les films du moment (les sorties sont le vendredi en Inde). Aux alentours de la mi janvier, le film phare était "Yamla pagla deewana" Pourquoi celui-ci? Parce que durant tout notre voyage, il nous été impossible de passer une journée sans entendre la bande originale dans la rue, les temples, les boutiques, les bus et les trains. On a du entendre plus d'une dizaine de fois un des morceaux pour la nuit de la Saint sylvestre. Tout ça sans compter les bandes annonces à la télé. Parmi tout le bourrage de crâne que nous avons subi, Yamla pagla deewana nous faisait le plus envie. A priori une grosse comédie qui ne fait pas mal au crâne.

Quelques jours avant la sortie officielle, les journaux ont commencé à en faire des critiques (quasi toutes dithyrambiques) ce qui m'a permit d'avoir des infos en anglais sur le scénario ce qui m'aidera à comprendre le film.

Une fois le film choisit restait à trouver une salle de cinéma. Nous avons choisit une des plus grosse salle au cœur de Bombay, le "regal", pour aller mater Yamla pagla deewana en pleine après-midi.

Quand il s'est agit d'acheter un ticket (environ 100 roupies, 2€), nous nous sommes rendu compte que nous n'étions pas les seuls à avoir envie de voir ce film... Les queues en Inde, c'est toujours un peu sport. Et puis quand on sait pas trop comment cela se passe c'est pas facile (2 queues différentes en fonction de la classe des places). Bref, on acquiert 2 tickets pour la séance suivante dans l'orchestre.

En attendant la séance, on part picoler boire un coup avec 2 informaticiens chilien travaillant à Bombay dans un bar à la mode (à la mode signifie ici: bondé et fréquenté à 50% par des étrangers). Après avoir attendu longtemps avant d'être servi, puis encore longtemps avant de pouvoir payer, nous arrivâmes dans la salle pendant les pubs. Au moment où l'ouvreur allait nous indiquer nos place, tout le public de la salle s'est levé d'un seul coup, a posé la main sur le cœur et s'est mit à chanter l'hymne national indien diffusé au même moment sur l'écran.

Comment dire? Ça fait peur. Nous avons été très mal à l'aise avec Petite et avons attendu la fin de l'hymne pour être placé par l'ouvreur. A priori selon nos informations c'est une coutume dans les salles de cinéma en Inde.

Une fois ce moment de solitude passé et bien installés dans une grande salle quasiment exclusivement masculine, nous avons pu voir Yamla pagla deewana.

Dès le générique et sa musique à la mode, la salle se met à crier de joie. C'est parti! pour 2h30 de fim avec une salle qui régit vivement avec le film loin de la religiosité attendue dans les salles de cinéma françaises. Ici le cinéma est populaire et se vit.

Yamla pagla deewana raconte l'histoire d'un indien vivant aux États-unis qui décide de retrouver son père qu'il ne connait pas. Il part donc à Bénares (yes!) pour trouve son père et son frère devenu petit escroc (surtout avec les touristes) dans la ville sainte. Quand toute une salle applaudit, cri et se marre parce qu'un touriste se fait arnaquer, de notre coté on rigole un peu moins... Quoique....

Bref une comédie de 2h30 rythmé, efficace et même savoureuse. En effet, les 3 personnages principaux du film (il y a aussi une superbe fille avec une histoire d'amour qui va bien), le père et les 2 fils ont le même lien familial dans la vraie vie. De plus c'est une grosse tentative de retour d'acteur devenu un peu has been. Le père était une des acteur de Sholay un des plus grands succès d'un certain Amitabh Bachchan ("the big B" quoi!). D'ailleurs le titre yamla pagla deewana vient d'une chanson chanté par le père dans un autre de ses vieux succès. On trouvera même dans le film des private joke autour de Sholay entre autres dès le générique qui raviront le public et nous aussi.

La pause pipi/entracte met particulièrement en avant plusieurs points:

  • il faut jouer des coudes dans les files d'attente en Inde
  • l'intimité en Inde est très différente de celle française
  • Des toilettes avec un dizaine d'urinoirs ne sont pas suffisant pour une salle de plus de 300 personnes.
  • Uriner avec une personne qui attend son tour (elle même poussée par un autre qui est lui même est poussé..), coller contre toi n'est pas particulièrement agréable
  • Il y aurait plus de filles dans la salle, en tant que mec j'aurais pu pisser plus détendu.


Au final, un film plaisant, une bonne expérience sauf cette satané hymne national...


Pour vous donner une petite idée, la bande annonce.
Un morceau de la bande originale qui donne méchamment envie de danser.
L'intégralité du film est même disponible sur youtube :-)