En France comme dans beaucoup d'autres pays, les élus sont protégés juridiquement d'éventuelles actions de justice. Afin d'éviter une instabilité politique par des accusations mensongères, la notion d'immunité a été mise en place pour protéger nos élus. Elle réglemente les procédures obligeant nos dirigeants à rendre des comptes à la justice.
Les multiples soupçons et condamnations d'hommes politiques nous ont prouvés que le manque de moralité de beaucoup d'entre eux leurs a fait mélanger la notion d'immunité et d'impunité.Le premier d'entre eux est Jacques Chirac. En tant que président et chef de file, il a montré avec brio comme faire de la grande Politique intègre (politique avec un grand P comme il le dit lui même). D'autres reproduisent quelque fois avec grand talent les leçons du maître.

Cette immunité place les élus au dessus des lois et par conséquent les privilégie par rapport aux citoyens lambda. Dans le cadre d'une démocratie représentative, si les élus ne sont pas soumis aux mêmes règles que le citoyen, ils n'en sont plus les représentants....

En dehors des questionnements lié aux fonctionnement de la démocratie, il reste la dimension personnelle. Comment les hommes politiques gèrent-ils cette immunité?
En cas de besoin la majorité des élus vont en bénéficier, en profiter, en abuser et se placer dans ce cas au dessus des lois. Sans complexe, les plus coupables d'entre eux vont même chercher à garder ce statut pour se protéger. Leur maître, Jacques Chirac, ira même jusqu'à refuser d'être entendu par un juge. Un geste de politique (pour le coup avec un petit « p »).

Le 25 juillet, quelques centaines personnes ont arraché des plans de mais génétiquement modifié. Afin de casser le mouvement, les enquêtes de gendarmerie s'en prennnent aux meneurs. José Bové, Noël Mamère et Gérard Onesta sont les seuls « faucheurs volontaires » à avoir été entendus par la gendarmerie. Parmi ces trois personnalités, deux (Mamère et Onesta) sont députés et bénéficient par conséquent d'une immunité.
L'action des « faucheurs volontaires » est une réaction citoyenne. Mais l'engagement des deux députés n'est pas le même que celui de José Bové et de tout les autres puisqu'ils sont, au moins dans un premier temps protégés par leur mandats. Bien sur il serait facile de conclure qu'une fois de plus ce sont des privilégiés qui jouent les meneurs de révoltes.
Eh bien cela ne paraît pas être la cas. En effet selon le Le Monde daté du 03/08/04 (information repris partiellement dans l'édition daté du 06/08/04) "MM. Mamère et Onesta se disent prêts à demander eux-mêmes la levée de cette immunité". Se considérant dans leur bon droit, ces deux députés souhaitent défendre leur point de vue devant le justice (le rendez-vous est pris le 16 septembre)
Si les deux députés verts ne s'abritent pas derrière leur immunité, ils se mettront au même niveau que les autres faucheurs et feront par la même occasion de la grande Politique citoyenne.