Allez encore un petit post sur le TCE.

En présentant quelques arguments du non à un ami (lecteur de Peccadilles), celui-ci m'a demandé par deux fois ce que je pensais d'une éventuelle crise pour la France et pour l'Europe en cas de victoire du non dimanche. C'est une question qu'à titre personnel je me suis peu posée et qui me parait presque hors sujet.

Alors crise ou pas crise?
En fait, je suis convaincu que c'est un faux débat. Dans le post Un bien beau débat, je faisais part des dérives de la campagne. Le premier point, qui à mes yeux a biaisé cette campagne est que les hommes politiques ont accaparés la parole dans la campagne. Or les grands partisans du oui (UMP et PS) ont participé à la construction européenne et de son orientation actuelle ainsi que directement ou indirectement à la rédaction du texte proposé. Il est donc peu probable qu'il se renient eux même (quoique les grands défenseurs du traité de Nice le critiquent aujourd'hui pour justifier la ratification du TCE). Un rejet de la France dimanche du texte proposé les metteraient dans une position délicate et il est clair que cela générerait une crise de la classe politique française (tant mieux?).

Mais crise ou pas crise pour la france et l'Europe?
Les dirigeants politiques ont la responsabilité d'éviter une crise; ils se doivent d'assurer une stabilité et une cohérence du cours de l'Histoire. Pour le formuler autrement nous élisons des gestionnaires et pas des révolutionnaires. Il est donc naturel que cette crise potentielle du non ne soit pas souhaitée , et même combattue, par nos dirigeants. Mais ce n'est pas nos dirigeants qui votent dimanche! Ce sont les citoyens! Les citoyens, eux, ne sont pas tenu d'éviter une crise; même pire, ils se doivent d'en provoquer s'ils estiment que les choix en amont sont mauvais.

Alors dimanche je voterais "non" sans chercher à chercher à éviter une crise et une même avec le faible espoir de participer à son emmergence. Car si les crises ne sont pas un but c'est quelques fois un moyen efficace pour donner des impulsions à l'Histoire.
Et quand un peuple s'affirme, il ne s'affaiblit pas. Bien au contraire....