Discours de Jacques Chirac du 31 mars 2005:

Mes chers compatriotes, depuis plusieurs semaines, des interrogations, des appréhensions, des critiques se sont élevées autour du contrat première embauche. De nombreux jeunes ont exprimé leur inquiétude, leur besoin de repères et de sécurité, mais aussi leur volonté de trouver toute leur place dans notre société. Des sentiments que beaucoup d’entre vous partagent. Au-delà du contrat première embauche, la période que nous traversons renvoie à des interrogations profondes. L’avenir que nous offrons aux jeunes. Notre capacité à faire vivre notre modèle social dans le monde d’aujourd’hui. La question de la réforme, et de notre aptitude à la mener tous ensemble. Je veux dire aux Français, je veux dire aux jeunes que je mesure l’impatience de toutes celles et tous ceux qui veulent travailler et réussir et qui n’arrivent pas à prendre pied dans l’entreprise alors qu’ils ont tant d’énergie, de projets et de talents à exprimer. Je comprends bien sûr aussi le refus de la précarité qui s’est fortement exprimé.

  • Bla bla bla bla bla.

J’ai voulu que le Gouvernement se mobilise pour l’égalité des chances en pensant d’abord à tous les jeunes (…)

  • Comment peut-on parler d’égalité des chances alors que les bénéficiaires du CPE auront un contrat dont les garanties seront moindres (période d’essai de 2 ans, licenciement sans respect du droit du travail) que celles dont bénéficient les salariés ayant signer un CDI ? Le CPE créé de l’inégalité.

C’est l’objet de la loi sur l’égalité des chances dont le contrat premier embauche est un des éléments. Avec ce contrat, le Premier ministre, Dominique de VILLEPIN a voulu offrir à tous ces jeunes des opportunités nouvelles pour l’emploi : accéder à l’entreprise ; pouvoir y faire ses preuves ; acquérir une véritable expérience professionnelle, avec un vrai contrat de travail. Pour cela, le Gouvernement s’est attaché à concilier plus de souplesse pour les entreprises mais aussi des garanties nouvelles pour les salariés.

  • Le 1er type de garanties consistent à compenser l’instabilité potentielle de 2 ans en proposant le locapass ou en affirmant que les banques ne feront pas de discrimination entre les contractants de CPE et de CDI, ce qui reste d’ailleurs à prouver. Le 2ème type de garanties s’appliquent lorsque le CPE est rompu par l’intermédiaire de formation ou de complément d’indemnisation. Mais ces garanties sont l’aveu du manque de sécurité qu’offre ce contrat. Autrement elles ne seraient pas nécessaires.

Depuis plusieurs semaines, le dialogue n’a pu aboutir et la situation est restée bloquée autour de la question du retrait ou du maintien de ce texte.

  • Dialogue ? C’est pour le coup un mensonge éhonté car la préparation de cette loi a été faite en évinçant les partenaires sociaux. Parler de dialogue une fois la loi votée est profondément malhonnête.

(…)Le Parlement, les élus de la Nation, ont voté la loi sur l’égalité des chances et le Conseil constitutionnel vient de juger cette loi en tout point conforme aux principes et aux valeurs de la République. En démocratie, cela a un sens et doit être respecté. C’est pourquoi j’ai décidé de promulguer cette loi mais aussi parce que je pense que le contrat première embauche peut être un instrument efficace pour l’emploi.

  • Selon Jacques Chirac comme la loi a été validée tout au long du processus législatif, il se doit de la promulguer pour respecter la démocratie. Dans cet argument il y a un amalgame entre le respect du fonctionnement des institutions et la démocratie. Ces 2 notions ne vont pas forcement de paire : en dictature les processus législatif existent aussi.
  • Ensuite a quoi sert cette promulgation par le Président de la République s’il se doit systématiquement de respecter les avis des différentes chambres (assemblée, parlement, conseil constitutionnel) ?
  • Si l’esprit de la démocratie doit être respectée, il me semble alors que l’utilisation du 49-3 aurait du être évitée.
  • A propos du travail du conseil constitutionnel, "il n'appartient pas au Conseil constitutionnel, lorsqu'il est saisi en application de l'article 61 de la Constitution, d'examiner la conformité d'une loi aux stipulations d'un traité ou d'un accord international", or c’est justement un des problèmes de cette loi. Est-ce démocratique de ne pas respecter Convention internationale du travail en autorisant un licenciement sans raison?

Mais j’ai entendu également les inquiétudes qui s’expriment, chez de nombreux jeunes et chez leurs parents. Et je veux y répondre.

  • Je suis pas sur qu’il ait vraiment entendu. C’est un retrait qui a été demandé depuis des semaines et non une promulgation comme il vient de l’annoncer…

C’est pourquoi je demande au Gouvernement de préparer immédiatement deux modifications de la loi sur les points qui ont fait débat. La période de deux ans sera réduite à un an. En cas de rupture du contrat, le droit du jeune salarié à en connaître les raisons sera inscrit dans la nouvelle loi.

  • Indépendamment du manque de rigueur dans cette démarche (on promulgue une loi qui sera immédiatement patcher), les deux points qui devraient être modifier sont la durée de la période d’essai et les raisons du licenciement. Le raccourcissement de la période d’essai est amusant : les anti-CPE dénonce la précarité potentiel de ce contrat ; mais au lieu de remettre en cause cette précarité institutionnalisée on la réduit. Rien ne change… Le deuxième point concerne les raisons du licenciement : le problème n’est pas d’avoir une raison pour être licencier mais que ce licenciement respecte le code du travail qui encadre légalement les motivations à un licenciement. Ce point n’est donc pas réglé puisque Jacques Chirac n’a pas promis que CPE respecterait le code du travail.

Enfin, je demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour qu’en pratique, aucun contrat ne puisse être signé sans intégrer pleinement l’ensemble de ces modifications.

  • Alors là cela devient ubuesque : On promulgue une loi, qui vient d’ailleurs vient de paraître au journal officiel, et dans le même temps l’on demande de pas l’appliquer. Pourtant promulguer une loi, en démocratie, cela a un sens et doit être respecté;-) Quand le garant des institutions promulgue une loi et que dans le même temps il demande de ne pas l'appliquer, on est en droit de se poser des questions sur la rigueur intellectuelle du personnage .

Je veux m’adresser aux partenaires sociaux.

  • Il aurait mieux valu le faire en amont…

Je sais leur sens des responsabilités.

  • Caresse dans le sens du poil

Je sais leur engagement pour l’emploi.

  • Nouvelle caresse dans le sens du poil

Je sais leur attachement aux valeurs de la République.

  • Nouvelle caresse dans le sens du poil

Je sais leur volonté de donner toute sa place à un dialogue social constructif dans notre pays.

  • Nouvelle caresse dans le sens du poil

Je les invite, ainsi que les représentants des organisations étudiantes et lycéennes, à prendre toute leur part dans l’élaboration de ces nouvelles dispositions.

  • Les partenaires sociaux ne demandent pas à participer à l’élaboration de nouvelles dispositions auquelles ils s’opposent mais souhaitent le retrait de ce texte.

(…) Mes chers compatriotes, c’est d’abord aux jeunes que je pense ce soir. Ils sont la force, le dynamisme, l’enthousiasme, l’avenir de la Nation. C’est pour eux que nous avons le devoir d’agir résolument contre le fléau du chômage dont ils sont les premières victimes. Car, l’enjeu, c’est évidemment l’emploi. Et la pire des solutions serait de ne rien faire.

  • Après caresse dans le sens du poil en direction des jeunes, l’argument classique et usé de la réforme contre l’immobilisme. Mais si des réformes sont nécessaires, toutes ne sont pas nécessairement les bonnes. Il ne me paraît pas choquant de penser que l’immobilisme peut être préférable à une mauvaise réforme.

Depuis onze mois, le chômage baisse.

  • EMBROUILLE DU SUPER MENTEUR. Le chômage ne baisse pas depuis 6 mois! Ce sont les chiffres officiels qui baissent ce qui est très différent.

C’est maintenant que nous devons porter un effort décisif pour gagner ensemble cette bataille majeure pour l’avenir de notre pays et de nos enfants. En République, quand il s’agit de l’intérêt national, il ne saurait y avoir ni vainqueur, ni vaincu. Nous devons maintenant nous rassembler. Et, chacun à sa place doit agir en responsabilité.

  • Justement parlons-en de la responsabilité : Si un des buts de la politique consiste à compenser des tensions sociales par la loi, alors ce soir Jacques Chirac a fait exactement le contraire. Si les événements des jours prochains devaient mal tourner le premier responsable serait notre président.

Vive la République, Vive la France.

  • Et vive les manifestants!