V'la ti pas que pour une fois je suis, presque, d'accord avec les déclarations de Nicolas Sarkozy concernant les régimes spéciaux.

En gros les régimes spéciaux sont les avantages dont bénéficient certaines professions. Entendez par "professions", les fonctionnaires.

Tout d'abord, je n'ai pas vraiment compris pourquoi ce sujet est venu sur le tapis. En effet, en pleine pré-campagne, ce n'est pas vraiment un débat populaire auprès des fonctionnaires qui sont aussi électeurs. Nicolas Sarkozy affirme vouloir lancer des réformes à ce sujet en indiquant que lui souhaite "Tout dire avant tout faire après". Dont acte.

Bref je ne vois que 2 raisons d'en parler aujourd'hui:

  • Soit c'est un coup politique contre Sarkozy de la part d'opposants afin de l'obliger à aborder un sujet impopulaire. Peu probable car le premier à avoir parler est François Fillon proche de Nicolas Sarkozy
  • Soit c'est une méthode afin de parasiter le débat de la privatisation de GDF en discréditant les fonctionnaires en lutte auprès de l'opinion.


En tout cas, Nicolas Sarkozy est ferme: "Celui qui dira qu'il est normal que les uns cotisent 40 ans pour que les autres cotisent 37,5 ans ne respectera pas le Français."
Bravo Nicolas! Vive l'égalité pour tous!
Sauf que... si l'on veut être juste alors ce n'est pas les régimes favorables qu'il faut réformer mais les défavorables!!

Comment peut-on expliquer à des salariés de l'état que maintenant ils auront moins d'avantage?
Le bon sens veut que lorsque que l'on a acquit des avantages/droits, on les défende. Donc les fonctionnaires[1] se doivent de s'opposer à une attaque unilatéral contre leurs régimes. Tout simplement pour dire non au moins disant social.

Comment peut-on expliquer à des salariés du privé qu'ils ont moins d'avantage que d'autres?
Etant salarié du privé je ne le comprend pas.

Oui à la réforme des régimes spéciaux/défavorisés. Pour être juste, il faut faire en sorte d'harmoniser les régimes vers un plus social global: des concessions du public contre de nouveaux droits pour le privé. Cela irait vraiment dans le bon sens et pourrait rapprocher le monde des salariés du privé avec celui du public. Un beau geste de réconciliation.

Mais

  • Il y l'argent... On ne peut pas, il n'y a pas de sous, le régime est en déséquilibre financier.

C'est juste un problème de choix politique: s'il est possible de financer généreusement le ministère de la guerre de la défense alors pourquoi ne pourrait-on pas donner à du social? L'argent, il existe; C'est une question de priorité.

  • Nos entreprises ne seraient pas compétitives et délocaliseraient afin d'obtenir des conditions salariales favorables à leurs intérêts. On peut pas toujours demander plus alors que d'autres ont moins ou carrément rien.

Rebelote! Toujours le moins disant social. Devrions-nous à terme s'aligner sur les plus défavorisés? Comme nous avons mieux que d'autres, nous ne devrions à terme avoir moins? C'est bizarre parce que dans le toujours plus, les actionnaires et pas mal de dirigeants industriels n'ont aucun problème rien avec un indécent toujours plus de dividendes, toujours plus de rentabilité,....

Oui toujours plus mais pour le plus grand nombre. Question de principe.
Et ne pas oublier que les utopies sont parfois des idées avant-gardes.

Notes

[1] A ce propos, je travaille comme prestataire dans un grand groupe international dont les salariés internes ont aussi beaucoup d'avantages....