Sarkozy me fait peur. Sa vision sécuritaire me fait peur. Son approche communautaire de la société me fait peur. Ses déclarations prônant un déterminisme génétique (délinquance, pédophilie) me font peur. Ses provocations délibérées me font peur. Son programme libéral me fait peur. Ses rapports avec les médias (sa complicité avec certains groupes ou au contraire ses attaques envers France 3 ou Paris match) m'inquiètent. Sa démagogie avérée (même s'il est loin d'être le seul candidat a en faire) ne me rassure pas. Ses manquement à sa parole (privatisation d'EDF, CPE) m'inquiètent. Les perches qu'il lance aux électeurs du FN me font peur. De savoir que son best seller a été préfacé par un néo fasciste (Gianfranco Fini) me fait peur. Son mépris pour les intellectuels me fait peur. Son obsession de la communication me fait peur. Je pourrais continuer la liste...

Il y a quelques semaines, un ami me disait en gros: détester un candidat ce n'est pas bien. C'est un comportement qui brouille la critique...
En y réfléchissant je ne suis pas tout a fait d'accord.

D'abord il faut faire la distinction entre la haine qui est une sentiment mauvais et dangereux et la detestation qui peut s'appuyer sur une réflexion plus objective.

Concernant Sarkozy puisque c'est de lui qu'il s'agissait, il me fait peur. Et naturellement j'ai tendance à détester ce qui me fait peur. Alors oui je déteste Sarkozy, son programme et son idéologie mais c'est tant mieux parce que si je ne sais pas encore pour qui vais je voter au premier tour je sais déjà contre qui je vais voter au second (sauf dans le cas d'un scénario catastrophe du type Sarko/ Le Pen).

Détester un candidat fait bouger le cul des électeurs (on l'a vu au second tour de 2002). C'est déjà ça de gagné.