Dans l’article Les vessies ne sont pas des lanternes, je parlais de l’annonce du G8 qui affirmait haut et fort le remise à plat de la dette des pays pauvres. La réalité était nettement moins claire puisqu’une petite partie seulement de cette dette était remise en cause et pour un nombre de pays limité. De plus, les pays qui devaient bénéficier de cette mesure s’avéraient être ceux qui ont mis en place des politiques libérales. Certains économistes africains mettaient en avant l’idée que les mesures libérales remplissaient les mêmes fonctions que le dette : la domination des pays du nord sur les pays riches.

Depuis cette annonce largement médiatisée que s’est-il passé ?

  • Le 22 juin, le représentant de la Belgique au FMI a indiqué que tant que le Conseil n'a pas entériné la proposition du G8 sur l'annulation de la dette, le Fonds devrait continuer selon les règles et politiques actuelles. (Comprendre : malgré les annonces en fanfare, la dette n’est pas remise en cause).
  • Ensuite le même représentant a proposé la mise en place d’un mécanisme permettant de transformer l’annulation de la dette en dons, le tout conditionné par la mise en place de politiques « adéquates ». (Comprendre : continuer de déréglementer vos économies et on verra ensuite).
  • La Belgique a reçu le soutien de la Suisse, de la Norvège et des Pays-bas. (Comprendre : Nous les pays riches, on emmerdent les pays pauvres).

Dans le meilleur des mondes, il ne faudrait pas que les pays pauvres très endettés (PPTE) acceptent ces règles, mais j’ai bien peur qu’il ne soit déjà trop tard et qu’ils n’aient plus vraiment le choix…

Source : Libération: Dette le FMI ne s'efface pas